GUYLAINE JUTRAS, fondatrice de l'AJBQ

Issue de l'Université de Montréal suite à un Baccalauréat et une maîtrise, Guylaine est orthophoniste de profession et de coeur depuis plus de 25 années. Elle pratique exclusivement en bégaiement auprès des jeunes et moins jeunes.

Ayant d'abord amorcé sa carrière dans un centre de stimulation précoce auprès d'enfants de 0 à 5 ans présentant des troubles de communication variés, elle poursuit pendant plus de 10 ans sa carrière à l'hôpital Ste-Justine où elle veille au mieux-être communicatif des jeunes bègues de 2 à 18 ans et de leurs proches. Sensible au manque cruel de ressources pour les familles découvrant les réalités du bégaiement, et dans le but de mieux aider les enfants et les adolescents d'aujourd'hui et de demain aux prises avec un problème de fluidité, elle a fondé l'Association des Jeunes Bègues du Québec (AJBQ), en 1993, avec l'aide de deux parents motivés.

Elle a également démarré une pratique privée en Centre Médical Laval où elle exerce maintenant depuis plusieurs années. Durant sa carrière, c'est une professionnelle qui a innové en matière de modalités de services tout en encourageant la recherche en bégaiement ainsi que la formation continue via de nombreux ateliers offerts aux collègues ou à d'autres professionnels afin de propager sa passion et son expertise.

En 2000, elle enseigne le cours de fluidité à trois cohortes étudiantes en provenance de trois Universités différentes. Elle a mis sur pied la téléorthophonie qui consiste en des traitements à distance via la vidéoconférence. De plus, elle a donné naissance à la mascotte Vénuse, aux Thérapies intensives de fluidité pour les 8 à 17 ans, aux groupes de maintien de la fluidité les Alliés de la parole, au journal Communiquer sans façon où elle y tient une chronique, elle a de plus expérimenté à deux reprises des camps de jour pour les petits de 2 à 7 ans, elle a collaboré à divers projets de recherches ou d'études de même qu'à de nombreux livres et publications.

Elle est fondamentalement une clinicienne fascinée par la communication et soucieuse du mieux-être des jeunes en développement de leurs habiletés. Son but premier est de prévenir les difficultés (lorsque possible) ou d'intervenir précocement (si impossible) de les prévenir. Alors elle essaiera toujours, au meilleur de ses connaissances et de son expérience de répondre à toute question ou inquiétude reliée au profil communicatif d'un des vôtres.

«Sans vouloir prêcher pour ma paroisse, je suis convaincue que les orthophonistes devraient pouvoir conseiller les parents dès la naissance de leur enfant», soutient Guylaine Jutras. « On enseigne comment allaiter, donner un bain, changer les couches... pourquoi pas comment stimuler l'émergence de la communication ? Même si la majorité des enfants se développent normalement, il y en a beaucoup qui héritent d'un système de parole, de compétences langagières ou auditives plus fragiles. Alors si on pouvait stimuler ces facultés dès le berceau, on éviterait bien des problèmes, on pourrait faire une belle différence et améliorer le sort de certains », poursuit la fondatrice de l'Association des jeunes bègues du Québec.

Elle rêve depuis plus 25 ans de démystifier le bégaiement et d'éduquer la population en la matière. Elle croit à l'entraide entre pair(e)s et désirerait offrir des camps de fluidité outre-mer ainsi que créer une pièce de théâtre sur le thème du bégaiement. Elle crie tout haut sa reconnaissance aux créateurs du film «Le discours du roi» pour leur apport incontestable; à ses yeux, ils ont permis de déclencher un regard d'admiration devant le courage quotidien des personnes touchées par ce trouble méconnu de la communication orale.

En rétrospective, Guylaine remercie madame Julie Fortier-Blanc, Ph.D. et Dr Einer Boberg de lui avoir transmis leur passion. Pour elle, c'est un immense privilège de pratiquer exclusivement avec les jeunes et moins jeunes qui bégaient et de former une bonne équipe avec leurs proches. Elle aspire redonner à chaque locuteur et interlocuteur un mieux-être communicatif de même qu'une confiance et une estime d'eux-mêmes.

Pour elle, ces personnes (les jeunes et les parents) l'inspirent, soulèvent son entière admiration et illuminent véritablement sa pratique professionnelle.